Il y a un desequilibre majeur entre la sante et les services sociaux
CE QUâ™IL FAUT SAVOIR
Le projet de loi 15 vise a rendre plus efficace le reseau de la sante et des services sociaux.
L Ordre des travailleurs sociaux et des therapeutes conjugaux et familiaux du Quebec juge qu il existe un desequilibre entre les deux piliers du reseau qui sont la sante et les services sociaux et craint que la reforme Dube creuse encore plus l ecart.
L Ordre invite le ministre de la Sante a creer une direction propre aux services sociaux a l intérieur de Sante Quebec et recommande de revaloriser le role des CLSC.
Je pense que le moment est charniere pour remettre de l avant les services sociaux, plaide le president de l ordre professionnel, Pierre Paul Malenfant. L Ordre des travailleurs sociaux et des therapeutes conjugaux et familiaux du Quebec temoignera ce mardi lors de la derniere journee de consultations sur le projet de loi 15, qui vise a rendre plus efficace le reseau de la sante et des services sociaux.
Selon l Ordre, la reforme Dube ne va pas assez loin pour revaloriser la mission des services sociaux. Il y a un desequilibre majeur entre les deux piliers du reseau qui sont la sante et les services sociaux. On constate que ce desequilibre la, dans le projet de loi, est maintenu, explique M. Malenfant, qui y va d une serie de recommandations pour eviter de creuser encore plus l ecart.
D emblee, l Ordre deplore que la composante services sociaux soit eclipsee de l appellation de la nouvelle societe d Etat Sante Quebec. La reforme du ministre doit se traduire par la creation d une agence qui sera responsable de tout le volet operationnel du ministere de la Sante et des Services sociaux, qui lui se concentrera sur les grandes orientations et la planification.
Cela induit le fait que le reseau est sante. Ou sont les services sociaux Ca peut paraitre cosmetique, mais ca reste quelque chose d assez revelateur.
Pierre Paul Malenfant, president de l Ordre des travailleurs sociaux et des therapeutes conjugaux et familiaux du Quebec
Si l Ordre salue l instauration d un conseil multidisciplinaire des services sociaux pour chaque etablissement dans la nouvelle structure, il invite le ministre de la Sante a creer une direction propre aux services sociaux a l intérieur de Sante Quebec avec des pouvoirs equivalents a ceux prevus pour les services de sante.
Des CLSC 2.0Â
L ordre professionnel rappelle au ministre Dube qu il a devant lui l occasion unique de retablir le desequilibre entre la sante et les services sociaux par sa reforme. Il lui recommande de revaloriser le role des CLSC en leur confiant l autonomie et la marge de manÅuvre necessaires pour assurer une gouvernance locale. On pourrait appeler ca un CLSC 2.0 , souligne M. Malenfant.
C est a dire que l Ordre recommande la creation d etablissements publics locaux et des services sociaux de premiere ligne, a l echelle des MRC, comme les CLSC. Ces etablissements devraient recevoir un budget de fonctionnement et etre dotes d un conseil d administration faisant une large place aux citoyens et aux representants du milieu municipal et scolaire, par exemple, et aux professionnels des services sociaux.
Au debut des annees 1980, il y avait autour de 1000 etablissements au Quebec. Dans toutes les communautes, il y avait un conseil d administration, un comite de direction, les employes etaient des employes de la place. Il y avait tout un reseau qui etait autour, qui prenait soin de la communaute , soutient M. Malenfant.
On va se retrouver avec la presente reforme avec un seul etablissement, Sante Quebec, qui va avoir tous les pouvoirs. C est une hypercentralisation qui va a l encontre des bonnes pratiques que la science met de l avant pour les services sociaux.
Pierre Paul Malenfant, president de l Ordre des travailleurs sociaux et des therapeutes conjugaux et familiaux du Quebec
Faisant l objet de critiques pour mener une operation de centralisation, Christian Dube a deja affirme qu il songeait a ajuster sa reforme en creant des comites de surveillance locaux composes, entre autres, d elus municipaux, afin d aller plus loin dans la reddition de comptes a la population .
Lisez l article Christian Dube songe a ajuster sa reformeÂ
Il s agit notamment d une recommandation de Michel Clair, ex president de la commission d enquete qui a passe le reseau de la sante au crible en 2000.
Pour M. Malenfant, il ne faut pas seulement qu il soit question de surveillance.
Je pense qu il doit aussi y avoir une question de prise en charge, de responsabilite d une instance, d un conseil d administration elu et nomme par les gens de la place qui vont etre en mesure de donner les orientations pour les services specifiques a la region, nuance-t-il.
L Association des pharmaciens des etablissements de sante du Quebec, l Ordre des pharmaciens du Quebec et la Commission de la sante et des services sociaux des Premieres Nations du Quebec et du Labrador seront parmi les derniers groupes entendus mardi lors des consultations sur le projet de loi 15. L etude detailléee du texte legislatif, c est a dire article par article, s amorcera ensuite.
Le projet de loi 15 est une brique de quelque 300 pages avec 1200 articles.